COTES DU RHONE VILLAGES CAIRANNE DOMAINE DE LA GAYERE - GALANTE 2018
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COTES DU RHONE VILLAGES CAIRANNE DOMAINE DE LA GAYERE - GALANTE 2018

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En tout, 877 hectares. Une goutte d’eau dans le territoire viticole rhodanien et ses 68 000 hectares de vignes, nord et sud de la vallée confondue. À l’heure où les appellations font toujours office de marque, impossible pour cette AOC de poche de se faire un nom en s’appuyant sur sa taille. Ce qui tombe bien, Cairanne a des choses à dire. D’abord, elle peut raconter son histoire, liée évidemment à celle des côtes-du-rhône. Intégrée à l’aire d’appellation de la géante régionale, la commune a eu le droit de préciser son nom dès 1953, premier pas vers une reconnaissance du lieu comme facteur différenciant au sein d’une entité qui, à cette époque, manquait souvent de nuances. Rien de plus normal pour un village qui s’était déjà fait remarquer par sa viticulture, connue et répertoriée dès le XVe siècle. S’il faut attendre les XVIIIe et XIXe siècles pour que les choses s’accélèrent et que le vignoble grossisse, peu de choses ont changé sur la forme. Aujourd’hui, seul le « petit » territoire du village peut prétendre à l’appellation cairanne. Un frein pour les opérateurs de volume, une chance pour les propriétés, qui a permis à Cairanne de rester principalement un vignoble de domaines. Continuant cette démarche de reconnaissance, ce sont eux qui ont permis à l’appellation d’être, en juin 2016, officiellement reconnue comme cru, au même titre que Rasteau, Tavel ou Châteauneuf-du-Pape, pour ne citer qu’eux. Un travail de longue haleine, permis par une entente assez remarquable entre les différents acteurs, propriétaires, négociants ou coopérateurs. La plupart sont d’ailleurs tout à fait en phase avec cet “esprit village” peut-être plus visible ici que dans les appellations voisines. Un esprit encouragé par une présidence efficace et par une direction dynamique, pleine de projets intelligents et modernes pour faire connaître l’endroit.

Un village, trois terroirs

Peu de choses à dire sur le climat, sinon qu’il est méditerranéen, chaud et sec, et que le mistral entre dans les terres, remontant par le couloir rhodanien jusqu’à ce village surélevé du nord-ouest du Vaucluse. C’est surtout sa géologie qui donne à l’appellation sa spécificité. Aussi petite soit-elle, la zone compte trois terroirs différents. À l’ouest, au pied de la rivière qui sépare le vignoble des terres agricoles, les terrasses de l’Aygues sont un mélange de cailloutis et d’argiles posées sur des sables. Au nord, la “montagne du Ventabren”, certainement le secteur le plus qualitatif, offre des coteaux marno-calcaires intéressants pour leur fraîcheur et leur diversité d’expositions. Enfin, au sud, le grand plateau des garrigues, brûlant en été, permet aux cépages d’atteindre leurs maturités optimales. La plupart du temps, ces trois terroirs sont assemblés, mais de nombreux vignerons s’essayent au parcellaire, encouragés par le succès rencontré par certaines cuvées Inutile donc d’esquisser une hiérarchie entre eux, même si la question du stress hydrique, préoccupante sur les garrigues, et la fraîcheur des terroirs du nord du village impliquent des choix d’assemblage pour répondre à une tendance de consommation qui va vers des vins plus équilibrés. Ici, 26 % des surfaces sont en bio et une charte paysagère a été adoptée.

Le grenache est chez lui

Certes, le voisin sudiste châteauneuvois a de quoi accaparer le débat quand il s’agit d’évoquer le cépage grenache, exigeant à cultiver si on veut en tirer plus d’équilibre que d’alcool et plus de finesse que de lourdeur. Les conditions climatiques actuelles, combinées à la diversité des terroirs cairannais, font de l’appellation un lieu de prédilection pour ce roi du sud. Il doit d’ailleurs dominer les encépagements à hauteur de 50 %. Accompagné de syrah ou de mourvèdre, il s’exprime chez les meilleurs producteurs de l’appellation avec une classe toujours déconcertante, notamment dans le grain de son tannin, pur et civilisé. Cinsault et carignan sont admis par le cahier des charges. Intéressantes, les vieilles vignes de carignan peuvent apporter beaucoup de profondeur et de caractère structurant au vin, sans austérité ni caractère animal. Cette palette gagnerait peut-être à intégrer des cépages un peu oubliés, notamment la counoise, capable de garder beaucoup de fraîcheur. Plus compliqué à définir, le style des blancs est moins uniforme. La clairette, sûrement le cépage le plus intéressant ici, ne s’exprime pas partout avec la même réussite. Les terroirs frais et d’altitude de la montagne de Ventabren, par leur résurgence calcaire en certains endroits, semblent être le mieux adaptés. Doivent être introduits impérativement dans les assemblages grenache blanc et roussanne et, plus librement, bourboulenc, viognier, marsanne et picpoul. Pour les blancs aussi, un peu plus de souplesse dans les encépagements et dans les assemblages serait certainement bénéfique.

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